Page d'accueil du SNEP Nice Dernères MAJ le 1-jan-13

Edito

ANNEE 2013:
" CA VA ETRE DE LA BOMBE"

  « On enseigne à l’école ce qui est utile pour se construire. Et cela implique plein de choses qui sont inutiles dans le monde du travail, en tout cas au premier abord » Clara BOUFFARTIGUE auteur du film « Tempête sous un crâne »

Quelques semaines de silence au cours desquelles vous avez pu profiter de la prose de Florent qui vous a tenus au courant des développements de l’affaire Pack EPS et me voila de nouveau au clavier, pour quelques infos.

Le projet de loi d’orientation et son rapport annexé viennent d’être adoptés par le Conseil Supérieur de l’Education. Ont voté pour la loi les syndicats Unsa, Cfdt (Sgen et Fep), le Snalc, les parents de la Fcpe, les lycéens de l'Unl et les étudiants de l'Unef ainsi que la Ligue de l'enseignement. Ceux qui connaissent les orientations de ces organisations savent qu’à l’exception du SNALC, il s’agit  d’organisations réformistes (proches de  la social-démocratie). D’aucuns vont me reprocher ici d’être encore trop « politique » dans ma lecture des évènements mais les faits sont là, et il me semble que cela va mieux en le disant. Prenant en compte certaines avancées, mais aussi regrettant le maintien de certaines orientations de la loi précédente, la perspective de modifications structurelles contraire à ses mandats et le flou de certaines mesures qui laissent la porte ouverte à des dérives, la FSU s’est abstenue. Voir icil’intervention de la FSU au CSE.
Ce projet de loi avec notamment son versant rythmes scolaires, n’est effectivement pas satisfaisant.  Nos collègues du premier degré qui bien que le ministre annonce vouloir donner la priorité à cet ordre d’enseignement commencent à se dresser contre et envisagent une action dès le mois de janvier avec l’éventualité d’une grève. Bon ce n’est pas encore Florange ou Texas Instruments (pour faire plus régional). Mais il est clair que les espoirs qui avaient été mis dans ce gouvernement de « changement » par beaucoup de collègues sont déçus et qu’un grand nombre pense que de la qualité de la réforme scolaire dépend la qualité de la réforme de notre société. Et ce n’est pas gagné ! En ce qui nous concerne l’attente du nouveau décret sur le forfait UNSS se fait de plus en plus longue et inquiétante.

L’éduc n’est pas le seul secteur qui nous fait souci puisque nous sommes en passe d’engager une action fonction publique pour le
31 janvier (voir l’appel commun):
 Sur l’emploi : les créations – qui vont dans le bon sens – dans certains secteurs ne sauraient masquer les suppressions qui continuent dans d’autres et la situation alarmante de pans entiers de la Fonction publique.
 Sur les salaires et le pouvoir d’achat : alors que les bas salaires se multiplient (plus d’1 million d’agents aux environs du SMIC), que les déroulements de carrière sont souvent inexistants, que les qualifications ne sont plus reconnues, aucune mesure générale n’est envisagée et, en particulier, la valeur du point est toujours gelée. A l’éducation on crée des postes mais il y a pénurie de candidats : il est urgent de revaloriser les traitements si on veut que le métier redevienne attractif.
 Le jour de carence : mesure inique et inefficace, condamnée par tous les syndicats et le mouvement mutualiste, rejetée par la majorité actuelle lorsqu’elle a été mise en place, n’est toujours pas abrogé.

Sur le pack EPS il y a encore du nouveau. Nous venons d’être destinataires d’un vibrant plaidoyer du concepteur du Pack, qui prétend ne pas vouloir nous faire croire que nous sommes au pays des bisounours, mais nous prend cependant pour des perdreaux de l’année. Certes l’outil semble (à l’entendre) pouvoir être amélioré et rendu plus performant et utile aux équipes d’EPS. De nombreuses mises à jour et de nouvelles fonctionnalités sont disponibles, selon lui, et les « bugs » n’existent pas.  Il n’y aurait que de « mauvais utilisateurs ». Il invite ces derniers à le contacter (même pendant les vacances !) ou à revoir l’un des didacticiels mis à disposition sur le site du pack !!. Et voilà bien un langage de « geek » qui s’étonne que nous ne le soyons pas tous, car après tout les nouvelles technologies sont l’avenir de l’homme. Cela me fait froid dans le dos. Il me revient en mémoire la lecture passionnante de mon adolescence du bouquin d’Aldous Huxley.  « Le meilleur des monde ». Je crois qu’il ne faut pas voir Pack EPS tout seul et uniquement sous ses aspects techniques. Pack EPS fait partie d’un ensemble cohérent (élaboré à l’échelon européen et décliné avec zèle par le ministère et les IG). Avec l’approche pédagogique par compétences (programmes, LDC, etc….) et l’évaluation par compétences d’un coté ; et note de vie scolaire, cahier de texte en ligne, pouvoirs accrus de la hiérarchie de l’autre,  cet ensemble, sous couvert de modernité, vise à une normalisation formatée du système éducatif. Les enseignants qui décident, dans le cadre de leur liberté pédagogique, de se construire des grilles de lecture formulées en termes d’objectifs ou de compétences pour une meilleure analyse de leur pratique ne sont pas à blâmer, bien au contraire. Que des objectifs soient explicités aux jeunes, voire débattus, puis évalués et validés sous des formes intimement liées à une pratique pédagogique, ce n’est pas cela le problème. L’enjeu des contre-réformes du précédent gouvernement et insuffisamment remises en cause par le présent, n’était pas le renouvellement des pratiques pédagogiques. Il s’agissait bien, pour le pouvoir en place au service du capital, de soumettre le système éducatif aux exigences actuelles du marché du travail, en même temps que de casser le système de qualifications et droits collectifs protégeant les salariés, tout en développant de nouveaux marchés comme celui de la « formation tout au long de la vie ».Tout ceci assorti d’un contrôle des personnels et des élèves dès l’école maternelle via le développement de l’outil informatique. En prenant encore plus de recul, la destruction de l’orientation scolaire au profit des dispositifs d’orientation des collectivités territoriales régionales, comme le rapprochement du collège avec le primaire visent à adapter notre système éducatif à l’emploi, avec des élèves à bac +3 et d’autres à bac -3. Dire et faire le contraire serait, bien entendu, une ânerie mais l’adéquationisme strict de la formation initiale avec le bassin d’emploi local vers lequel nous allons avec le transfert total de la carte des formations aux régions est dangereux, d’autant plus si on regarde de près les modifications récentes du code du travail. Le MEDEF ne s’y trompe pas : au CSE il a voté contre la loi d’orientation qui lui semble insuffisamment asservir la formation initiale à l’entreprise. Toutes ces questions méritent débat.

NOEL 2012:
" L'EPS SURFE SUR LES VAGUES"

« Construire parce qu’on n’est pas dans une discussion type « café du commerce » mais bien parce que nous devons, sur l’ensemble des sujets, bâtir collectivement des propositions novatrices, offensives, avec comme axe, le souci d’une transformation progressiste de la société » nous dit Serge CHABROL dans l’édito du site national. Alors, il est temps de relever nos manches et de ne pas laisser d’autres faire à notre place. Les pétitions salaires (FSU) et loi d’orientation (SNES-SNEP-SNUEP), à signer et faire signer, ou l’enquête FSU sur les services publics, à remplir sur notre site, participent de cette démarche. De même que note contribution au « Manifeste pour l’EPS » initié par le SNEP pourrait voir le jour au cours d’un stage ou congrès extraordinaire académique dés le début de l’année 2013. Dans les débats de ce congrès la question du Pack trouverait toute sa place. Cette initiative attendue par de nombreux collègue de lycées sera débattue et probablement au prochain conseil académique du SNEPNICE.

Je ne peux vous quitter sans vous faire part de notre tristesse d’apprendre le récent décès de notre collègue militante Monique LONGONI : trop tôt, trop vite, trop injuste.  Lors de ses obsèques de nombreux collègues, actifs et retraités, la quasi-totalité de l’UNSS de l’académie des 20 dernières années, beaucoup de responsables de la FFA et de jeunes athlètes étaient présents pour rendre un dernier hommage à ce petit bout de femme remarquable par son dynamisme, sa gentillesse et son engagement tant professionnel qu’associatif. « La vie est une phrase interrompue… » comme disait le père HUGO. En ces jours de festivités à venir nous pensons beaucoup à Monique mais aussi à sa famille et notamment notre collègue Paul.

A bientôt profitez bien de vos vacances, ressourcez-vous et soyez combatifs en 2013..
Dominique HENROT

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